LE BIO (suite)

Publié le par La Vie Nature

Le bio, c'est pas que pour les riches! bioriche
 Lu dans l’EXPRESS du 26 janvier 2010

 L'UFC-Que Choisir fait ses comptes sur le bio

Une enquête réalisée dans 1624 magasins par les associations locales de l'UFC-Que Choisir indique qu'acheter "bio" dans les grandes surfaces est encore trop cher pour la plupart des consommateurs français. En outre, la gamme des produits proposée demeure très limibiodemoctée. Le panier de produits bio de marques de distributeurs est 22% plus cher que le panier de marques nationales conventionnelles. Il est 57 % plus cher que le panier de marques non bio. Si une partie de ces écarts est légitime (rendement moindre, donc production plus chère), l'UFC-Que Choisir accuse les distributeurs, qui, avec leurs marges, renchérissent notamment les fruits et légumes.

 L'association demande aux autorités de démocratiser le marché du bio, afin qu'il ne soit pas seulement réservé aux classes aisées.

 Outre le faible nombre de produits proposés, c'est surtout le prix qui rend ces produits inaccessibles.

Certes, une partie de cet écart est justifiée. L'agriculture biologique s'interdisant l'usage d'engrais et de pesticides de synthèse, le rendement moindre qui en découle rend les productions biologiques plus chères. Dans le cas particulier des produits transformés, les fabricants des filières bio mettent en avant la qualité de leurs recettes intégrant moins d'additifs et plus d'ingrédients nobles, ce qui a également pour effet de renchérir le prix.

Mais il n'en reste pas moins que d'autres raisons expliquant ces écarts sont en revanche inadmissibles. Au stade de la production agricole, le montant des aides de la PAC est historiquement lié au rendement à l'hectare, ce qui avantage les modes d'exploitations intensifs au détriment des producteurs biologiques, obligés de vendre plus chers pour équilibrer leur budget.

La grande distribution contribue également à renchérir les fruits et légumes Bio. Alors que la marge est en moyenne de 50 centimes d'Eurbiojepeuxo pour les pommes standard*(1), elle atteint 1,09 euros pour les pommes Bio*(1). Quant aux carottes, leur marge passe de 80 centimes en conventionnel à 1,33 euros pour le Bio*(1) !

Le marché des produits biologiques ne doit pas rester un marché de riche, réservé aux ménages les plus aisés, il faut le démocratiser ! En effet, l'objectif de tripler les surfaces cultivées en bio défini par le Grenelle de l'environnement, ne pourra être atteint que s'il est relayé par une augmentation parallèle de la demande des consommateurs.

 A cet effet, l'UFC-Que Choisir exige :

 *Un calcul plus équitable des aides de la PAC, permettant un rééquilibrage des aides en faveur des exploitations en agriculture biologique.

*Que la grande distribution rende le bio accessible au plus grand nombre, en augmentant le nombre de références en rayon et en appliquant les mêmes marges que celles qu'elle applique aux produits conventionnels.

* Que l'Observatoire des Prix et des Marges éclaire la formation du prix des produits biologiques.

*(1) : Marges moyennes de la grande distribution, pour les fruits et légumes, calculées par l'Observatoire des prix et des marges pour la période d'octobre 2010.

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Hard discount et bio : est-ce possible ?

Le hard discount se met au bio.

 Ed, Lidl, Leader Price  réussissent-ils à allier produits de haute qualité et petits prix ?

Si les discounters verdissent, ce n’est pas par militantisme. Il s’agit avant tout de profiter d’un secteur qui ne connait pas la crise et de soigner son image. « Cette stratégie m’a apporté des clients un peu plus aisés que la moyenne, sensibilisés aux problèmes de santé », affirme un gérant de Ed.

Du bio discount peut-il vraiment être bio ?biodisc1

S’ils portent la marque AB, les produits sont contrôlés chaque année. Il faut offrir pour la gamme bio des produits de base très peu transformés et commandés en très gros volumes, ce qui permet de négocier les meilleurs tarifs auprès des fournisseurs. «La  discount touch » c’est avant tout ne lésiner en aucun cas sur la quantité.

Un bon point : les emballages sont réduits au minimum.

 Un mauvais point : la provenance des produits.

Les magasins discount se fournissent  là où le rapport qualité-prix parait le meilleur. Chez Lidl, seule la pomme est d’origine française. Les autres fruits et légumes frais viennent de République dominicaine, Espagne, Hollande, Italie, Maroc...Le coût écologique de ces importations effectués par camions et avions est considérable.

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Dans la 1ère partie du dossier « A quoi sert le bio ?»,  le magazine « Terra Eco » a fait l’inventaire  des raisons d’acheter bio. Voici un résumé (...pour ceux qui n’ont pas lu ou ont zappé !) :

* à protéger l’environnement,
Le bio Hard discount se doit de rédiger un cahier des charges strict comme tous les autres modes de distribution.
* à faire du bien à sa santé, 
* à manger mieux,
* à soutenir les producteurs locaux ; pour le Hard Discount ce n’est pas du tout l’objectif !
* à réduire les émissions de CO2 : là non plus le Hard Discount n’est pas dans le coup !

 LVN : Proposer des produits de base bio dans les Hard Discount peut être une manière de sensibiliser la clientèle au rapport alimentation –santé.

Se souvient-on qu’il y a à peine 10 ans les produits bios n’existaient dans aucun super ou hypermarché et qu’ils étaient uniquement réservés aux gens très aisés ?

Il faudrait aussi retrouver une façon plus saine de se nourrir,  ...réapprendre  à confectionner les repas (les plats préparés, ça dépanne, ça fait gagner du temps mais...du temps pour quoi ?). Je suis consciente que beaucoup vivent au rythme du « métro-boulot-dodo », que les  surgelés sont bien pratiques mais...

 

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L’évolution est là, on ne peut la nier :

Selon l’Agence BIO, un enfant sur quatre a déjà eu un repas bio dans sa cantine scolaire en 2008, et 78 % des parents d’enfant qui n’en ont pas bénéficié en ont manifesté le désir. Cependant, si elles restent rares, les cantines incluant quotidiennement du bio au menu prolifèrent.cantine1

Phénomène de mode ou prise de conscience collective, parents et professionnels sont de plus en plus nombreux à œuvrer en faveur de ces nouvelles cantines, où le changement ne concerne pas seulement la nourriture.( et même si c’est un phénomène de mode, tant mieux ! –LVN-)

Si certaines mairies  — à l’instar de celle de Paris — subventionnent des repas bio ponctuels, seules 0,1 % des cantines sont bio à proprement parler. Si une « cantine biologique »  ne fait pas l’objet d’une définition légale, la fédération nationale des agriculteurs biologiques des régions de France (FNAB) a défini dans une charte les valeurs qu’elle souhaite partager avec la restauration collective :

 des valeurs économiques, écologiques, mais aussi sociales et humanistes.

 En plus de se procurer des denrées issues de l’agriculture biologique, elle préconise également un comportement écologique consistant à acheter des fruits et légumes de saisons, de préférence de production locale. Les établissements qui s’y tiendront instaureront une scission avec les établissements classiques, qui servent des repas trop riches en protéines, manquant de crudités et où les fromages très gras rivalisent avec de douteuses crème pistache.

Certaines cantines ont relevé le défi de se donner les mêmes objectifs que la FNAB, prouvant aux autres établissements que

 le coût n’est pas nécessairement, contrairement aux a-priori, plus élevé en mangeant mieux.


Écotidien a rencontré Annick Philippon, cuisinière à la cantine de Viuz-la-Chiesaz, où l’ambiance est agréable, la cuisine excellente, et les aliments bio à plus  de 50 % (en particulier l ‘épicerie sèche, les céréales, la farine, l’huile…), un taux nettement supérieur aux 15 % escomptés pour la France en 2010 à l’issue du Grenelle de l’environnement.

Seule à gérer depuis 10 ans la centaine de repas quotidiens des écoles primaire et élémentaire de Viuz-la-Chiesaz, Annick Philippon cuisine sur place pour les jeunes élèves des menus de grande qualité, sains, équilibrés et, selon le personncantine2el et les élèves, délicieux. Si les produits biologiques sont présents dans les assiettes, Annick privilégie aussi la proximité, qui comporte des avantages économiques et écologiques. « Je travaille beaucoup avec l’agriculture raisonnée, par exemple pour ce qui est des pommes de terre ». Et bien sûr, Annick ne conçoit pas d’adopter ce comportement sans y inclure un enjeu pédagogique : « Je privilégie les légumes de saisons et explique aux enfants pourquoi je choisis des tomates ou du chou au menu. » Elle leur apprend aussi le tri sélectif, la consommation responsable et de nouvelles saveurs grâce au « petit-déjeuner pédagogique» et  à de succulents mets quotidiens, comme par exemple sa « soupe de pois cassés bio et ravioles grillées au jus de noix». Et s’il est important pour Annick de faire découvrir de nouvelles saveurs aux élèves, c’est aussi parce que les parents ont rarement le temps de s’en préoccuper :

 « La cantine a aujourd’hui pour rôle de faire connaître des plats qui ont disparu de la vie familiale, faute de temps. »  (triste  constat-LVN-)

Au niveau tarif, sa cantine se trouve parmi les moins chères du canton. Le secret d’Annick ? Rééquilibrer la composition des repas avec, par exemple, une diminution de la viande souvent servie en excès, comme elle l’a appris au cours des formations qu’elle a suivies, et s’adresser aux producteurs locaux. Pour d’autres établissements, le conseil général, pour les collèges, le conseil régional, pour les lycées, et les mairies, pour le primaire peuvent subventionner des repas bio, dont le coût de revenu sera de 0,48 à 0,60 euros plus chers. Ainsi, le prix est sensiblement le même pour les familles. Avec la contribution de ces institutions,  les tarifs ne sont pas plus onéreux, mais dans la plupart des cas, les établissements gèrent eux-mêmes cette augmentation .


 

Prochain article : agriculture biologique, agriculture biodynamique, agriculture raisonnée, c’est quoi la différence ?

 

A bientôt.

                                                                                     Geneviève pour LVN

 

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Visionnez la bande annonce du film “nos enfants nous accuserons”, film qui dénonce les méfaits de l’alimentation et des pesticides 

http://nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/bande-annonce.html

Publié dans Réflexion

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M
<br /> Bonsoir,<br /> Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le bio à la cantine, il existe un blog qui rassemble les circulaires gouvernementales et les expériences conduites dans les écoles de la France entière.<br /> Pour en savoir plus:<br /> http://macantinebio.wordpress.com/<br /> <br /> <br />
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M
<br /> bonjour à tous,<br /> j'ai visité la semaine dernière un restaurant scolaire ( et pas "cantine", je me suis fait corriger par le cuisinier !) d'un village de 1000 ha à coté de chez moi ds la loire. Ce jeune gars de<br /> 30 ans est très engagé dans le local/bio/pédagogie/de saison... il se sert chez mon producteur ! Il se heurte, en voulant faire local, à des producteurs trp petits pour avoir un camion réfrigéré :<br /> difficile donc de se faire livrer la viande (le cuisinier n'a pas le DROIT d'aller lui même s'approvisionner...). Il choisit d'utiliser des VRAIS oeufs (et pas de la poudre d'oeufs) mais à ses<br /> risques et périls s'il a un controle sanitaire...<br /> Je viens d'écouter à la radio que 90% des restaus ne font plus que de "l'assemblage" et pas de la vraie cuisine ! la tarte au chocolat ?  une génoise surgelée, du chocolat fondu en<br /> sachet...enfin... à midi, j'anime un atelier de cuisine sur le quinoa...j'ai encore espoir !!! <br /> <br /> <br />
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