A DIEU, SOEUR EMMANUELLE
Lundi 21 octobre 2008
“Le bonheur pareil à un fruit”
“Au soir de ma vie, je cueille par brassées des bouquets de joie qui adoucissent les épreuves de ma vieillesse”.
Ce matin, sœur Emmanuelle doucement a rendu à la terre
son dernier souffle.
On pourrait dire qu’elle s’est endormie; je pense plutôt qu’elle s’est éveillée et nous demande de continuer à nous réveiller.
“Yala” disait-elle: ”En avant”.
Amis DE LVN, j’ai retenu quelques unes de ses Méditations :
..”.Il faut savoir apprécier et gouter les mille petits bonheurs très simples qui s’offrent dans le cours d’une journée, du matin au soir. Ils se présentent comme une éclaircie, comme des rayons de soleil percent un ciel orageux.
Ce sont des bonheurs à regarder comme le sourire d’un enfant, le visage d’une personne aimée. Les branches du figuier qui ploient sous le poids des fruits mûrs ; des bonheurs à respirer comme les grappes jaunes de la glycine qui embaument sous la tonnelle, les senteurs fraîches de la lavande ou le parfum suave des lys...
...des bonheurs à déguster comme la coupe de champagne et les profiteroles au chocolat qu’on m’a offertes le jour de mes quatre-vingt-dix-huit ans...
Nos mille petits bonheurs ne durent pas mais ils nous donnent la force d’affronter joyeusement les difficultés de l’existence.
La patience (elle qui se connaissait impétueuse, impatiente, avec une énergie qui a renversé des montagnes).Je ne crois pas que ce soit de cette “impatience ”qui n’aime pas les traînards dont elle parle; sans doute de la patience qui fait que “même si on lui avait annoncé la fin du monde, elle aurait quand même planté un pommier (Luther).
“ Croire en la parole de Dieu m’a aidée à cultiver la patience, alors que j’ai un tempérament impétueux, toujours prêt à repousser les limites du possible.
La patience nous aide à marcher en cordée vers Dieu. Nous avons la force de dépasser nos découragements, sans jamais nous arrêter
PARCE QU’IL Y A UNE SOURCE D’AMOUR
DANS NOTRE COEUR”.
“Les fruits ont une enveloppe, que ce soit l´écorce ou la peau. Ils se protègent ainsi de l’extérieur. Tout le monde voit l’enveloppe. Ce n´est pas un secret.
Les fruits ont une chair qui mûrit doucement sous le soleil, à l’abri des regards.
c’est le premier secret des fruits.
En leur coeur, les fruits ont une amande qui contient le germe des fruits à venir.
C’est le deuxième secret des fruits. Un secret essentiel puisqu’il renferme la promesse du renouveau.
Mon bonheur est pareil à un fruit.
L’enveloppe, tout le monde la connaît. C’est l’histoire de mes actions sur le terrain, de mon engagement humanitaire…la chair de mon bonheur est un premier secret…il correspond à l’inspiration profonde de mes actes…
Le cœur de mon bonheur est un deuxième secret.
Je l’ai découvert au soir de ma vie...
La totalité de ce secret, je l’emporterai avec moi car il ne m’appartient pas. Il n’est pas de ce monde...
Mille et Un bonheurs.
Méditations de Sœur Emmanuelle.
Editions carnetsnord
ASMAE poursuit l’action de Sœur Emmanuelle depuis plus de vingt-cinq ans:
§ 207 projets d’éducation et de santé
§ 74000 bénéficiaires dans 8 pays
§ 66 partenaires locaux
§ 200 bénévoles au siège et sur les chantiers de solidarité
§ 9 salariés au siège et une soixantaine de professionnels sur le terrain
§ 3,8 millions d’euros de budget en 2007
§ 83% des dons affectés aux actions de terrain.
§ Site internet: www.asmae.fr
“Donner, cela peut être dangereux, si l’on s’en tient là ! En donnant, donnant, donnant, sans plus, vous ravalez l’homme. Il n’a plus qu’un souci, qu’une occupation: demander. Au contraire, la solution, c’est le développement qui vise l’autonomie des personnes aidées.
“On m’a proposé de donner mon nom à une rose.
J’ai voulu que la rose sœur Emmanuelle soit la rose du partage.
Ma rose est née loin des quartiers chics, dans la cité du “Maroc”.
La première rose sœur Emmanuelle s’est enracinée au cœur d’une banlieue où des femmes africaines avaient créé un jardin communautaire parfumé de bonté.
La première rose sœur Emmanuelle a grandi dans une cité pour dire la joie de partager une immortalité d’amour.
Ainsi parle ma rose”.
(Sœur Emmanuelle. J’ai 100 ans et je voudrais vous dire... éditions Plon)
Merci Sœur Emmanuelle,
pour le parfum de la rose enrubannée d’amour.
“Yala”
