L'école du possible

Publié le par La Vie Nature

j’ai lu pour vous...
En juin, nous nous étions fixés de nous retrouver à notre point de rencontre coutumier dans cette rubrique.
Nous vous proposions entre autre de découvrir la pédagogie Waldorf-Steiner qui invite les jeunes dès la maternelle à acquérir leur autonomie, à se forger leur propre jugement, à développer le plaisir d’apprendre, d’agir et d’innover dans le respect des autres et de l’environnement. Développer une compétence sociale et une intelligence émotionnelle fait aussi partie de ce projet. Aujourd’hui, beaucoup d’enseignants “qui ont changé leur angle de vue “contribuent à aller dans ce sens. 
Voici donc le pari qu’Antoine Valabrègue, enseignant et fondateur de l’Ecole du possible propose à ses élèves du collège au lycée.
    
--colier.gifL’école du possible
                                                                                                           
Un prof de maths “visionnaire “ raconte comment il s’y prend pour aider ses élèves à s’assouplir l’esprit face aux nombreuses incertitudes de l’avenir. Il nous parle de ses échanges avec des groupes de jeunes pour les mettre le mieux possible en posture d’exister dans le plus grand respect des autres et de la planète.
 
La vision du futur est menée par des enjeux colossaux; démographiques, énergétiques, climatiques qui constituent des défis majeurs pour l’espèce humaine.
Futur hypothéqué par une marchandisation à outrance, la cohabitation banalisée du monstrueux et du normal etc…on peut dire que cela induit une démotivation d’une part importante de la jeunesse vis-à-vis de ce que leurs aînés leur proposent.
De nouvelles orientations éducatives devraient augmenter l’aptitude à affronter l’inconnu, à vivre en intégrant ses vrais besoins, ses désirs et ses projets avec ceux des autres.
 
¨ L’expérimentation :
Au départ,une séance hebdomadaire à l’heure du déjeuner.
Les objectifs sont clairement affichés:

Transformer ses insatisfactions, évacuer ses sentiments d’impuissance, ne pas être paralysé par ses peurs, pour devenir l’auteur d’une vie la plus respectueuse possible des autres et de l’environnement.

”C’est plus un moment où chaque jeune peut développer le sens de sa responsabilité … nous utilisons différentes sortes de jeux et de dialogues ; moment d’écoute où un adulte leur parle sur un mode de parité, ce qui est très apprécié par les jeunes.”
 
 
 
1ère étape: où il est question de l’estime de soi.
“Je propose à mes élèves de prendre une situation psychique précise. Par exemple
l’attitude à être vexé ou à s’en moquer, lorsque quelqu’un fait une remarque sur notre tenue; de façon très rapide, tout le monde perçoit que ce processus de découverte de ce qui nous convient est infini et passionnant.
Des recherches récentes tendent à montrer que ceux qui sont contents de leur vie sont plutôt exigeants par rapport à eux-mêmes, connaissent bien ce qui est important pour eux, la première étape à franchir est donc d’acquérir un minimum d’estime de soi. Prendre conscience de son mal-être, de façon sensorielle, et d’apprendre à le nommer constitue une base de l’estime de soi. “
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2éme étape: où il est question de l’estime de l’autre.
Souvent les êtres humains rêvent de pouvoir vivre en dehors du monde, sur une île où il n’y aurait que des semblables, des doubles, sous-entendu, les autres, soit sont éliminés, soit vivent à distance sur une autre île.A ce stade, il est possible de suggérer aux jeunes la notion d’île ouverte reliée au monde puis de partir à la découverte des parties sombres chez soi et des parties lumineuses chez ceux qui nous dérangent.
 
3éme étape:où surgit le sentiment du possible.
Chacun commence à comprendre ce qui permet de modifier une posture inadéquate à ses buts. L’idée essentielle est de sortir de la position de victime. Bien entendu, chacun a pu être victime de quelqu’un ou de quelque chose, mais il est essentiel de ne pas figer sa vie dans cet état d’esprit. Même au fond du trou, un autre scénario existe toujours. Son prix: refuser les avantages de la victime, accepter de changer. J’appelle cela “le pari du possible”. C’est un pari, parce qu’il y a un risque réel, celui d’évoluer, de sortir réellement du sentiment d’impossible (et donc, éventuellement de changer de milieu, d’amis etc). Dans la mesure du possible, j’invite chacun à penser à partir de son propre ressenti. Pour pouvoir exprimer une difficulté il est indispensable de créer un climat de confiance. L’animateur doit donc parler simplement de la façon dont il a lui-même réagi face à telle ou telle difficulté. Un échange deux par deux peut ensuite s’avérer plus profitable; ce qui se dit à l’intérieur du groupe ne peut être divulgué sans l’assentiment de tous. Personne n’est obligé de dire quoi que ce soit. Il est important de multiplier les exemples qui montrent que nous regardons le monde qui nous entoure à travers nos propres lunettes.
 
Au lieu de dire à un jeune ce qu’il faut faire pour travailler, il est mille fois plus important de lui dire: ”trouve ce qu’il y a à mettre en place pour travailler avec plus d’efficacité”.
 
silhouettes.gifBref bilan
 
Au cours de cette année, tous ceux des élèves qui ont réussi à exprimer une difficulté réelle dans l’optique de la surmonter ont réellement évolué. Cela va de la difficulté de faire le deuil d’un frère au peu de goût pour les risques suite à un grave incident, en passant par le manque d’appétence au travail, de sa fragilité émotionnelle, de sa timidité… 
 
1 -Trouvez ce qui essentiel pour vous
Pour mieux connaître vos centres d’intérêts: prenez trois de vos animaux favoris, trois personnages publics que vous admirez, trois rêves de futur que vous avez eus; et trois héros de roman que vous avez aimés.
Puis cherchez ce qu’il y a de commun entre tous ces éléments, en procédant par étapes, c’est à dire en cherchant ce qu’il y a de commun aux animaux, etc, puis le commun du commun.
C’est alors que vous allez approcher ce qui est essentiel pour vous. La question deviendra alors: de quelle manière respecter ce qui vous est apparu essentiel?
Est-ce en contradiction avec d’autres? Le monde est fait de fourmis et d’éléphants…
 
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 2-Autre exemple:le poids des émotions
Identifiez trois émotions négatives et trois émotions positives, nommez les.
Pour chacune d’entre elles, identifiez trois à cinq souvenirs attachés à ces émotions (prenez le premier souvenir qui vous vient et essayez de remonter dans le passé).
Respirez entre chaque expérience!
Cherchez ce qu’il y a de commun à chaque émotion.
Faites cela par tranche en notant ou demandez à un ami de noter ce que vous dites.
A la fin, il peut surgir une question inconsciente, dite virtuelle :”à quoi ça sert” “ai-je le temps?”…qui est à la base de votre système émotionnel. Si la réponse est positive vous basculez dans une émotion positive. Si la réponse est négative,vous basculez dans une émotion négative. Je dirai simplement que ma question virtuelle pourrait se formuler: “est-ce que ce que je fais est utile?”
 
Article tiré du magazine Nouvelles Clés nº47
 Pour en savoir plus: antoine valabregue@wanadoo.fr
 
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