Le compte à rebours...

Publié le par La Vie Nature

                                     

J’ai lu pour vous...  suite

 

            Le compte à rebours a-t-il commencé ?

 

                                Auteur : Albert Jacquard  

                                Editions STOCK  mars 2009

 

Albert Jacquard , polytechnicien et généticien de formation, continue sa lutte pour l’édification d’une société différente, adulte et lucide.

 

Cinq ... quatre ... trois ... deux ... un... zéro...

 

Cette litanie est égrénée, à Kourou ou sur les diverses bases de lancement, chaque fois qu’est donné l’ordre de mise à feu d’une fusée en partance pour l’espace. Cette succession rythmée fait du temps le maître des évènements, elle dramatise l’attente et donne au zéro final le poids de tout ce qui l’a précédé.

Le cinq initial marque le changement de la référence utilisée pour situer les instants successifs...

Il se trouve que nous venons simultanément de nous donner les outils nous permettant de quitter la Terre et de nous apercevoir, aprés une longue période d’insouciance, que la cohabitation de l’humanité et de la planète n’est plus harmonieuse. Nous sommes devant l’évidence que nos besoins , tels que nous les définissons aujourd’hui, ne peuvent être durablement satisfaits.

                                                             

L’exemple le mieux connu est le décalage entre le rythme de production du pétrole par la Terre, rythme qui se mesure en centaines de millions d’années, et celui de notre consommation, qui se mesure en siècles. L’écart entre ces unités de temps est le signe d’une incompatibilité. Pour y échapper, nous avons construit en quelques années des centrales nucléaires, fournissant l’énergie désirée ; mais des centaines de siècles seront nécessaires pour que s’atténue le venin radioactif de leurs déchets.

 

 Le constat est clair :l’humanité telle qu’elle est devenue, et plus encore telle qu’elle va devenir, si sa dynamique actuelle se poursuit, ne peut se satisfaire durablement de ce que lui propose la nature.Le domaine dont nous disposons n’est pas , ou n’est plus, à la mesure de exigences. Il n’y a que deux issues, changer de domaine ou modifier nos exigences.

 

                                                      

Préserver la planète ou préserver l’humanité ?

 

Il n’est question depuis quelques décennies que de sauver la planète. Mais n’y a-t-il pas là une erreur de terme ? Est-ce bien la Terre qui est en danger ?...

Sur notre planète sont apparus, il y a peu, à peine quelques millions d’années, des êtres dotés du pouvoir inoui de mettre localement le présent au service d’un avenir choisi par eux.

Leurs moyens propres d’intervention sont trés limités, sans commune mesure avec ceux de la nature, mais ils peuvent intervenir de façon indirecte en perturbant provisoirement certains équilibres et en provoquant certains évènements importants pour eux tout en restant insignifiants pour la planète, car elle en a vu bien d’autres: cyclones, tsunamis ou tremblements de terre ne sont que des anecdotes sans importance comparés à la dérive des continents. 

                                                                                                                                   

Observé d’une autre galaxie, par un témoin dont l’unité de temps serait le million d’années, l’avenir de la planète Terre ne semble nullement compromis.En revanche, certaines des ses particularités semblent moins stabilisées.Elles concernent un espace étendu sur toute sa surface ; ce n’est qu’une fine couche, une pellicule de quelques dizaines de kilomètres d’épaisseur, enveloppant cette boule de matière. Notre domaine est une enveloppe occupant à peine un millième du volume total Cette faible proportion montre à quel point les phénomènes liés à la vie ont été et seront sans doute toujours marginaux dans l’aventure de la terre...

Les évènements qui sont à sa mesure - inversion du champ magnétique, ralentissement de la rotation autour de l’axe polaire, dérive des continents, alternance des périodes glaciaires et des périodes plus chaudes... - s’étendent sur des durées si longues qu’ls ne sont observés et décrits que longtemps aprés leur survenue.


Ceux auquels nous accordons une importance considérable, tels les cyclones, nous fascinent car ils perturbent le fonctionnement de nos sociétés, mais ils ne sont pour la Terre que des épisodes insignifiants ; ils ne la mettent nullement en danger. Même des changements aussi considérables que le réchauffement climatique n’ont pour elle que des conséquences limtées, vite absorbées par les cycles qui se succèdent depuis des milliards d’années...

 

La disproportion entre les forces naturelles et celles que nous nous sommes attribuées est telle que notre présence et nos actions pouvaient, jusqu’il y a peu, être négligées.Il se trouve que cette désinvolture n’est plus possible. En quelques décennies, nous avons été contrains de modifier du tout au tout notre attitude à son égard....

 

Ce qu’il faut sauver, ce n’est pas la planète elle-même, c’est le minuscule fragment d’univers où les vivants sont confinés, et surtout où des êtres sans pareil sont apparus, les humains...

                                                                                         

A suivre...

Publié dans Société

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M
<br /> je pense que l'humanité n'est qu'une "expérience" de plus de notre Terre au même titre que les dinausores. Eux, étaient super forts et très cons. Nous, nous sommes moins forts, mais notre cerveau a<br /> 10 000 fois plus de capacités. Nous avons été capables d'évoluer, en société. On en a inventé des choses incroyables de l'aspirine à la bombe atomique . Pourtant, humainement,<br /> aujourd'hui ça grince de partout. La faim (taux le + haut de toute l'histoire), les injustices, les dictatures, les guerres...peut être, comme les dinausores, on est des gros cons ! et on sera<br /> balayé de la même manière !<br /> <br /> <br />
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