Le hérisson
Le Herisson
Le hérisson se promenait sur la route, a trouvé un sou. Un petit sou verdi, moisi. Il a dit :
« Quelle chance j'ai ! me voilà riche maintenant. Le roi n'est pas mon cousin ! »
Or, justement, le roi passait par là, à cheval, avec ses cavaliers. Il a entendu ce que disait le hérisson et il s'est arrêté net.
« Qui se permet de Nous manquer de respect ? C'est toi, petit bonhomme mal peigné ? »
« Mal peigné mais bien renté ! » a répliqué le hérisson. « J'ai là un trésor comme tu n'en as jamais vu !! »
Le roi se mit à rire :
« Tu as un trésor, drôle de petit bonhomme ? Je voudrais bien voir ça par exemple ! »
Le hérisson a montré son petit sou percé, verdi, moisi.
« Tiens, regarde : tous ces argents-là, c'est à moi ! tu ne dois pas en avoir la moitié d'autant ! »
Le roi se vexa. Il prit le petit sou et le mit dans sa poche :
« Ca t'apprendra à te moquer de ton roi, vilain petit bonhomme ! »
Le hérisson l'a regardé faire
« J'aurais dû me méfier », il a dit. « J'aurais dû me douter que tu me le volerais, mon beau trésor. Tu n'as pas honte ? seulement, ça ne se passera pas comme ça, que non !.... »
Le roi s'est fâché. Il a jeté le petit sou par terre et a crié :
« Voilà ce que j'en fais de ton trésor, stupide petit bonhomme ! »
Le hérisson a hoché la tête.
« Evidemment ! tu as peur de moi, alors tu me les rends, mes beaux argents ! »
Du coup, le roi n'a plus rien trouvé à répondre. Il est parti au galop, avec ses cavaliers. Bon voyage !...
Le hérisson a ramassé son petit sou percé, verdi, moisi. Il s'est dit :
« Maintenant que me voilà si tellement riche, il me faut trouver un endroit où je vivrai en bonne compagnie ».
Il est parti, il a marché, il est arrivé au paradis. Le paradis, c'est vraiment bien. Il y a tout ce qu'il faut, on a tout ce qu'on veut et les gens semblent convenables.
Le hérisson s'est installé, s'est mis à vivre là. Il est resté un bout de temps et encore un peu. Puis il a dit :
« Voilà une bonne chose de faite. Là-dessus, je m'en vais. Bonsoir tout le monde et la compagnie !»
On lui a dit :
« Comment ça, tu t'en vas ? pourquoi tu t'en vas ? tu n'es pas heureux ici, tu t'ennuies ? »
« Je ne m'ennuie pas. Mais il est temps que je rentre dans la forêt. Dans mon petit chez moi sous les racines »
On lui a dit encore :
« Mais voyons, c'est le paradis, ici ! On ne peut pas trouver mieux nulle part !»
« je sais », il a répondu. « Seulement, dans mon petit chez moi sous les racines, je fais ce que je veux : si je veux j'étends les pattes, si je veux, je me mets en boule. Tout comme je veux »« Et alors ? »
on lui a dit.
« Ici, tu peux en faire autant. C'est tout pareil ! »
Le hérisson a réfléchi. Il a dit :
« C'est vrai, c'est tout pareil ! alors, puisque c'est tout pareil, j'aime mieux mon petit chez moi sous les racines. »
Et il est parti.