Homéopathie: Histoire de son fondateur

Publié le par La Vie Nature

Homéopathie

 

Histoire du fondateur de l´homéopathieSamuel Hahnemann

Samuel Hahnemann naît en Allemagne en 1755 à une époque de grande transition culturelle et scientifique. Il conclut ses études de Médecine et de Chimie (universités de Leipzig, Erlangen) vers 1779 et commence à exercer immédiatement.
A l´époque du siècle des lumières, le corps humain est comparé à une machine composée de parties mécaniques et hydrauliques sur laquelle sont pratiquées purges, saignées et administration de remèdes à doses élevées.


Une médecine à la mesure de l’être humain

Défendant dès le début une médecine à la mesure de l´homme (et de la femme !), il est rapidement déçu des pratiques thérapeutiques de son époque et renonce à être médecin malgré les critiques de sa famille voyant là des perspectives de confort matériel menacées.
C´est une époque de virages : dans le domaine quimico-scientifique commencent à se distinguer dans le règne animal et végétal, les principes actifs qui formeront la base de la pharmacologie moderne (par exemple en 1803, Serturner isole la morphine de l´opium).
Et c´est dans ce contexte et grâce à la traduction d´un ouvrage écrit par le chimiste et médecin écossais Cullen, qu´Hahnemann découvre un nouveau type de médecine, qu´il baptise Homéopathie…

 

La loi de la similitude : « similia similibus curantur »

Cette loi est le principe de base de l´homéopathie : la guérison peut être obtenue par la prescription à faibles doses de substances dont les effets expérimentaux sont semblables à ceux de la maladie observée (expérimentation clinique)…loi par ailleurs très proche de celles énoncées par Hippocrate - "La maladie est produite par les semblables et par les semblables que l'on fait prendre, le patient revient de la maladie à l'état de santé"- , puis reprise par Paracelse : "Les noms des maladies ne servent pas pour l'indication des remèdes; c'est le semblable qui doit être comparé avec le semblable, et cette comparaison sert à découvrir les arcanes pour guérir".
En traduisant la Matière Médicale de Cullen, il fut frappé par les résultats paradoxaux du quinquina (dont on extrait la quinine) est capable de guérir les "fièvres" tropicales et également de provoquer ces mêmes types de fièvres chez l'homme sain.
Il décide d'expérimenter sur lui-même les effets de l'écorce de quinquina (China) et de collecter avec application tous les symptômes ressentis : c'est la première pathogénésie (observation expérimentale). Puis il généralise les expérimentations sur lui-même puis sur son entourage en utilisant l'Ipéca, la Belladone, le Mercure....une centaine de remèdes sont ainsi réunis dans les 6 volumes de sa Matière Médicale.
C´est ainsi qu´Hahnemann en conclut qu´ « il n'y a pas de moyen plus sûr et plus naturel pour découvrir infailliblement les effets propres des médicaments sur l'être humain sensible, que de les essayer sur des individus sains, à doses modérées d'abord, séparément les uns des autres, pour constater expérimentalement quels symptômes, quelles perturbations, quelles altérations, chacun d'entre eux provoque sur l'état physique et psychique, c'est-à-dire quelles manifestations pathologiques ils occasionnent ou ont tendance à produire. Car toute la vertu curative des médicaments est fondée uniquement sur le pouvoir qu'ils ont de modifier l'état de santé » (paragraphe 108 de "L'Organon de l'Art de guérir"). C´est ainsi que, par exemple, une personne attrapant un rhume et sentant son nez piquer et ses yeux pleurer, prendra de l´Allium cepa (oignon). Une autre souffrant d´insomnies prendra du Coffea (café).
Les méthodes de dilution


Il introduit ainsi la méthode de la dilution. Il part du postulat qu´une fois diluée, une substance ne provoque plus d´effets préjudiciables et toxiques sans que ses qualités thérapeutiques soient altérées.

  Ses publications  

1796 "Essai sur un nouveau principe pour démontrer la valeur curatives des substances médicinales, suivi de quelques aperçus sur les principes admis jusqu'à nos jours" : L'intuition vient (à 41 ans) en traduisant un livre de Cullen (La "Materia Medica" qui faisait autorité à l'époque) sur les effets thérapeutiques d'une breuvage à base d'écorce de Quinquina (Amérique du Sud) sur les fièvres tropicales qui déclenchait des fièvres aussi chez l'homme sain !
1810 "L'Organon de l'Art de guérir" : bases de l'homéopathie.
1811 à 1821 "Matière Médicale Pure" recueil des pathogénies (6 volumes)
1828 "Traités des Maladies Chroniques" avec la définition des 3 "miasmes"

La contestation de la corporation médicale française

Malgré les multiples invitations de monarques d´Europe pour « recruter » Hahnemann dans leur cour, celui-ci s´établit à Partis, où il continue d´expérimenter de nouveaux remèdes et à en publier les résultats.
Là, il se heurte à la corporation médicale française et à ses contestations répétées vis à vis de cette nouvelle forme thérapeutique, jugée non-scientifique.
Vers 1828, Hahnemann lui-même émet des doutes sur sa propre méthode thérapeutique, en constatant quelques cas d´échecs dans le traitement de maladies chroniques : les patients faisaient en effet de fréquentes rechutes.
Hahnemann en conclut que chaque maladie n´est autre que la manifestation d´une pathologie plus profonde qu´il appelle « miasme ».

Les miasmes


Hahnemann choisit de dédier les dernières années de sa vie à l´approfondissement de la théorie des miasmes (il en dégage trois : « psore » - du grec psora, gale -cause de toutes les maladies chroniques non vénériennes, « luétisme » ou syphilis et « sycose » ou blennorragie. (maladie des fics): , en enrichissant les concepts relatifs à la pratique et à la préparation des dilutions homéopathiques de son ouvrage « Organon ».
Il meurt à Paris en 1843, entouré de nombreux étudiants et est enterré au Père Lachaise.


Les héritiers d´Hahnemann

Après la mort du maître, les disciples d´Hahnemann contribuent à la divulgation de l´homéopathie et à la réalisation de nouvelles expériences.

Hering et Tyler Kent
Aux Etats – Unis, Constanton Hering (1800 – 1880) et James Tyler Kent (1849 – 1916) propose de nouvelles lois et de nouveaux remèdes :


* Hering devient connu par la loi qui porte son nom : il a en effet observé que les symptômes diminuent et disparaissent selon un ordre inverse à celui de leur apparition.


* James Tyler Kent, de son côté, observe qu´un groupe de personnes avec des caractéristiques physiques et psychiques analogues étaient atteintes par les mêmes maladies.
Toutes ces déductions les amènent à formuler la théorie suivante : un remède, pour être prescrit correctement, doit prendre en compte non seulement les manifestations physiques du malade mais également son aspect émotionnel et son type de constitution.

Les types constitutionnels

Kent décrit ainsi dans son Répertoire différents types constitutionnels fondés sur l´observation des attitudes psychologiques et des comportements d´une grande variété d´individu.

Unicistes et pluricistes ?

Actuellement, on parle de divers courants de pensée, depuis les plus orthodoxes, qui préconisent l´administration d´un unique remède et ceux qui recommandent l´utilisation de divers remèdes de basse dilution .


Préparation des remèdes homéopathiques et utilisation

L´élément de base de préparation des remèdes homéopathiques est la teinture mère (T :M) qui s´obtient à partir de la macération, dans de l´eau et de l´alcool, de la matière primaire, qui peut appartenir au monde végétal, animal ou minéral.

Teinture-Mère et dilution décimale (DH)
Une fois obtenue la teinture – mère, on en retire une goutte que l´on met dans un flacon contenant 9 gouttes de solution hydroalcooloique, en obtenant ainsi une dilution decimale (relation 1 / 10), marquée des lettres DH (décimale hahnemanienne)

Dilution centésimale
La dilution ainsi obtenue est agitée 100 fois énergiquement (succussion) ; D´un autre côté si vous prétendez obtenir une dilution centésimale (CH), la relation teinture-mère / solution sera de 1/100, 1 goutte de teinture – mère agitée pour 99 gouttes de solution d´eau et d´alcool. De cette façon, on obtient 1 CH.
Par exemple, pour obtenir 5CH de Bellabonna, il faut partir de la teinture – mère et procéder 5 fois de suite comme indiqué pour la dilution centésimale.

Dilution de Korsakoff
Dans le commerce, on trouve également des dilutions désignées par la lettre K, au lieu de DH ou CH, ce qui indique que la méthode de dilution est celle de Korsakoff, qui ne se sert que d´un unique flacon où l´on verse quelques millilitres de teinture-mère, que l´on agite 100 fois,. Puis l´on vide le flacon pour y introduire une quantité de millilitres d´eau distillée représentant 99 fois le volume de la partie de la teinture – mère restée sur les parois du flacon. Agiter à nouveau 100 fois et l´on obtient ainsi la première dilution korsakovienne désignée par la lettre K.
Cependant, la plupart des pharmacies ne prennent en compte que la méthode de dilution hahnemannienne.


Administration des remèdes

  • Plus l'analogie est étendue, plus il y a intérêt à utiliser une dilution élevée et inversement.
  • Dès que l'action favorable est obtenue, il convient d'espacer les prises du remède ou de cesser toute médication suivant la chronicité.
  • Changez de dilution (en plus haut ou plus bas) si les symptômes spécifiques au remède persistent malgré son administration.
Basse dilution 4 à 5 CH
Moyenne dilution 7 à 9 CH
Haute dilution 15 à 30 CH

Préparations homéopathiques unitaires 

Elles contiennent une unique substance désignée par un nom latin.
Les formes sont celles :

  • des granulés : sphères composées de saccharose et de lactose.
  • des globules : composition identiques mais de dimensions inférieures.
  • gouttes : utilisées surtout pour administrer des dilutions basses.

Préparations homéopathiques composées

Elles sont constituées de divers remèdes unitaires, utiles pour couvrir les exigences immédiates du patient, surtout quand il est difficile de déterminer le remède unique du sujet. Les préparations composées ne respectent pas la Loi de la Similitude.

Pour ne pas altérer les qualités thérapeutiques des préparations

  • éviter le contact avec les mains.
  • ingestion d´aliments qui contiennent des essences aromatiques comme du camphre ou de la menthe poivrée (par exemple, le dentifrice).

EN RESUME

  1. La définition du remède homéopathique est différente de celle du médicament "classique" :
    • il ne vise pas à combattre mais à soutenir les réactions du malade
    • il obéit au principe de similitude (il est homéopathique à un ensemble pathologique)
    • il est individuel (personnalisé) et universel (adultes, enfants, animaux)
    • il a été expérimenté par la méthode hahnemanienne (sur l'homme sain et sensible)
  2. N'importe quelle substance obéissant aux techniques homéopathiques expérimentales peut devenir un remède homéopathique (1500 recensés dont 600 pathogénésies valables)
  3. La médecine "classique" n'est souvent vu que sous son côté "anti" (antibiotique, anti-inflammatoire cortisoné ou non, antipyrétique, antalgique, antidépresseur) standardisant chaque traitement - oubliant que la prévention, l'hygiène, la nutrition en font aussi partie. Elle utilise même des substances au 'comportement homéopathique' tel la digitaline (substance végétale traitant les troubles du rythme et qui à plus forte dose produit des troubles du rythmes cardiaques jusqu'au décès).


Sources : http://homeopathiepratique.free.fr/homeo.htm et Como curar-se com as medicines alternativas de Waldo A.Bernasconi (ed. Editorial Estampa)


Christine Vidaud

Publié dans Santé naturelle

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